Dix-huit ans plus tard, exactement jour pour jour, on a encore du mal à réaliser ce qui s’est passé à Thiès, le 16 Avril 2006. Pas un seul amateur n’osait miser un seul centime sur une victoire de Balla Bèye 2 dit Baboye sur le colosse de Mbour, Bombardier.
Avec une différence de poids de quelque 40 kilos entre les deux adversaires, le combat était jugé très déséquilibré. Beaucoup trop même. Si bien que les 99,99 % des amateurs étaient partis voir comment Bombardier allait battre son adversaire du jour.
Mais, plutôt qu’une victoire presque programmée, le monde de la lutte eut droit à un séisme généralisé. Car Baboye, armé de son courage légendaire et d’une intime conviction qu’il était le seul à nourrir, parvint à se saisir de la jambe gauche du B52 pour se coucher dessus. Et le job fut fait. Bombardier, le premier à être surpris par cette défaite-là, ne put que constater les dégâts.
C’est cela le charme de la lutte avec frappe. Alors, on ne parla plus de la catégorisation des lutteurs qui, pourtant, était très agitée par certains observateurs avertis, avant ce tremblement de terre là.
Abou NDOUR