Neuf fois champion d’Afrique, deux fois champion aux Jeux africains, une fois champion de la Francophonie, Adama Diatta, qui vit en France, est prêt à rentrer au Sénégal. Mais à des conditions très claires.
Maintenez-vous votre décision d’arrêter votre carrière après les derniers JO, comme promis ?
Effectivement, je maintiens ma décision de mettre un terme à ma carrière de haut niveau.
Vous avez toujours manifesté votre volonté de rentrer au pays pour aider au développement de la lutte olympique. Dans quelles conditions êtes-vous prêt à revenir ?
J’aimerais bien revenir au Sénégal, signer pour quatre à six mois, afin d’aider à détecter des jeunes pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ), les JO de Paris (2024) ou de Los Angeles 2028. Mais cela, dans des conditions favorables pour faire des champions. Quand je viens au Sénégal, ce n’est pas pour rester à regarder les jeunes. Non, c’est plutôt pour travailler. S’il y a un centre, national ou international, je peux bien aider à détecter et former de jeunes talents. Mais il faut que ce soit structuré et bien organisé.
De plus en plus, on a des problèmes en lutte olympique. Selon vous, quelle est la thérapie pour que la discipline se remette sur la voie ?
Des solutions existent. Jean Diatta travaille avec beaucoup de jeunes de chez nous, dans le département d’Oussouye. Il a construit une salle de lutte. Il lui manque juste du matériel. Depuis lors, il ne cesse de demander du soutien au CNG, en vain. Il n’a pas de tapis, ni d’équipement. Il n’a même pas le minimum pour travailler. Si on lui donne les moyens, c’est un début de solution. On fait la même chose pour Isabelle Sambou à Mlomp… C’est quoi la politique du CNG ? Si c’est effectivement pour développer la lutte olympique, il y a des gens comme Jean, Médar, Albert, Evelyne et tant d’autres.
Quid du manque de considération dont on parle à l’endroit de la lutte olympique ? Que doivent faire le Ministère et l’Etat pour vous restaurer dans vos droits ?
Je n’ai pas les mots pour qualifier cette attitude des autorités. Isabelle Sambou a sacrifié toute sa jeunesse pour le Sénégal. J’ai mis toutes mes forces pour défendre les couleurs nationales. L’Etat ne nous a rien donné en retour. Pas de voiture, pas de maison, rien du tout. On est là. Mais nous continuerons à tout faire pour nous faire entendre par les autorités, le Ministre et le Président de la République en l’occurrence.
Abou NDOUR