C’est un Ama Baldé totalement différent qu’on a vu à l’open-press, mardi 31 Octobre 2023, au stade Alassane Djigo de Pikine. Entre celui qui a fait le duplex avec Modou Lô il y a moins d’un mois et celui qu’on a vu hier, la différence est évidente. Ama Baldé a perdu de volume pour fondre drastiquement. Mais pourquoi cette option à quelque quatre jours de son combat contre Modou Lô ? C’est la question que nous avons posée à des techniciens. Et pas n’importe lesquels.
Ambroise Sarr, ancien coach national
« Plus tu es léger et fort physiquement, plus tu es rapide »
« Force physique et volume font deux. De préférence, moins de graisse et de volume pour plus de force physique et musculaire. Être sec ne veut pas dire avoir une forme de pain. Ce volume que recherchent souvent les lutteurs n’est pas importent. Le plus important c’est d’avoir une vraie force physique, une bonne condition et ne pas se fatiguer vite. Quand on a un certain volume, les muscles lâchent après juste 5 mn de contact, par trop de poids. Plus tu es léger et fort physiquement, plus tu es rapide. La rapidité et la force physique sont très importantes pour un athlète. »
Bafa Guèye, coach équipe nationale de lutte
« On peut fondre par trop de stress »
« On peut fondre par trop de stress. Aussi, pendant ces moments, le lutteur qui prépare un combat de cette nature peut avoir jusqu’à cent conseillers, mille entraîneurs qui disent chacun sa position. On peut fondre à cause de ça en voulant gagner et satisfaire ses supporters à tout prix. Ça pèse lourd sur la conscience. Il y aussi l’effet des petits voyages qu’on effectue. Au finish, on fond totalement. Il faut également reconnaitre que la récupération est très importante dans la préparation d’un lutteur. »
Abdou Badji, ancien DTN de la lutte
« La préparation d’un combat doit prendre en compte quatre aspects fondamentaux »
« Je ne fais que lire les publications et déclarations des gens sur ce combat. Donc, il me semble difficile d’avoir un avis sur la situation actuelle des deux protagonistes. La préparation d’un combat, quelle que soit son importance, doit prendre en compte quatre aspects fondamentaux :
1/ l’aspect physique (avant, pendant et après)
2/ l’aspect technique (forces et faiblesses du lutteur et de son adversaire)
3/ l’aspect mental et psychologique par rapport à l’adversaire et aux enjeux liés au combat.
4 / L’aspect stratégique avant et pendant le combat.
Ces quatre points sont strictement liés à une alimentation contrôlée et à un suivi médical rigoureux. Le constat général est que les lutteurs consacrent tout leur temps et leur argent au seul aspect mystique, au détriment des autres. Naturellement, à l’approche ou le jour du combat, l’intensité est tellement forte que tout ce qui a été bâclé pendant la préparation se manifeste du simple fait que l’organisme ne peut pas ou ne supporte pas cette nouvelle situation. Et cela se manifeste par des vomissements, de la nervosité liés au stress. Quand un lutteur encaisse des millions pour un combat, il doit s’entourer de spécialistes dans les aspects évoqués plus haut et non penser que le mystique va tout régler. Vivement que les deux lutteurs se présentent au mieux de leur forme et livrent un combat * royal * digne de ce nom aux férus de la lutte qui ont assez attendu. »
Abou NDOUR