De Modou Lô à Ama Baldé en passant par Armée et Double Moteur, pour ne citer que ces cas, nombreux sont les lutteurs qui, ces derniers mois ou jours, ont contracté une blessure qui a imposé le report de leurs combats respectifs. Mais alors, comment comprendre ces blessures récurrentes qui sont aujourd’hui légion dans l’arène ? Ne peut-on pas les éviter si tenté qu’on fait preuve de peu de professionnalisme en respectant les règles ? Les différents lutteurs et / ou encadrements n’ont-ils pas leur part de responsabilité dans ces impairs ? Nous avons posé ces questions à l’ancien Directeur technique national de la lutte du Sénégal.
En grand connaisseur des sports de combat en général, de la lutte en particulier, ayant capitalisé une expérience incommensurable de plusieurs années d’exercice au Sénégal et ailleurs, Abdou Badji a répondu ceci : « Ce n’est pas normal. Un lutteur professionnel doit avoir un encadrement professionnel. Et un encadrement professionnel doit maitriser les différentes étapes de la préparation. Ama Baldé, par exemple, devait lutter en février. D’ici là, il y avait un travail à faire à chaque étape jusqu’à la veille du combat. Un athlète ne s’entraine pas de la même manière du début à la fin de sa préparation. Le corps devient très fragile à l’approche du combat. Avec le moindre microbe, on tombe malade. Au moindre geste, on se blesse. Ils n’ont certainement pas respecté le planning de préparation. Il y a différentes étapes dans la préparation du sportif professionnel : la PPG (préparation physique générale) puis la PPS (préparation physique spécifique). Il y a aussi la préparation auxiliaire, qui est la transition entre les deux. Il y a une musculation commune à tout le monde, une musculation spécifique à la lutte. »
Abou NDOUR