Le président de la Fédération béninoise de lutte, Adihunkpéto Yves AZIFAN, qui a accepté de s’entretenir avec lesarenestv.com, parle de la lutte dans son pays, de ses projets, de la lutte dans la Sous-région, entre autres sujets évoqués.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je réponds au nom de AZIFAN Adihunkpéto Yves, enseignant d’éducation physique et sportive en service au CEG K/Vêdokô de Cotonou.
Entraîneur de lutte et formateur des formateurs en lutte, je suis membre du Conseil d’administration de l’Union des Fédérations Francophones de Lutte (UFFL), présidée par le Français Didier SAUVAIRE.
Ancien Secrétaire général, je suis l’actuel président de la Fédération béninoise de lutte (FEBELUTTE).
Depuis quand êtes-vous à la tête de la Fédération béninoise de lutte ?
J’ai pris les rênes de la Fédération béninoise de lutte depuis le samedi 20 février 2021, suite à l’Assemblée générale élective qui a réuni tous les clubs affiliés à la Fédération béninoise de lutte, sous la supervision générale des responsables du Comité national olympique et du ministère des Sports.
Peut-on avoir une idée de la politique que vous comptez appliquer pour changer le cours des choses ?
Le Comité exécutif, au cours de sa toute première réunion, en date du 03 avril 2021, s’est fixé deux objectifs fondamentaux :
1- Développer la pratique de la lutte sur toute l’étendue du territoire national :
- Susciter la création des clubs
- Créer des arènes de lutte
- Organiser régulièrement des tournois de lutte dans les milieux scolaire et universitaire, les foyers de lutte et les clubs
- Organiser et valoriser le Championnat national
- Développer d’autres formes de lutte, en l’occurrence la lutte olympique et la lutte de plage
2- Rendre la lutte très compétitive et la révéler au monde :
- Mettre en place une Direction technique nationale
- Détecter les meilleurs lutteurs
- Organiser de façon régulière des camps de formation pour les meilleurs athlètes.
- Faire participer les meilleurs lutteurs aux camps de formation de haut niveau.
- Former et recycler les cadres techniques (arbitres, entraîneurs…)
- Participer aux compétitions sous régionales, continentales et internationales
- Décrocher des médailles aux compétitions internationales
Comment expliquez-vous les résultats plutôt moyens de votre équipe aux compétitions de la CEDEAO ?
Depuis l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, le développement du sport LUTTE, sur le modèle de la performance sportive au plan international, a montré ses limites malgré la bonne volonté et les nombreux efforts déployés par les responsables de la discipline à divers niveaux.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer les mauvais résultats de l’équipe nationale aux différentes compétitions de la CEDEAO.
Au nombre de ces facteurs, nous pouvons citer:
- Le manque de préparation
- Le nombre limité de clubs et associations sportives affiliés (07 clubs)
- L’inexistence d’une Direction technique nationale pour la détection, la formation et la promotion des talents
- Le manque de compétitions pour les athlètes
- Le manque de formation des cadres techniques
- Le problème de financement de la lutte au Bénin.
Quel est le degré d’implication du Gouvernement dans le développement de la lutte béninoise ?
Le Gouvernement béninois fait beaucoup d’efforts pour le rayonnement du sport national.
Des subventions sont données chaque année à toutes les fédérations sportives pour leur fonctionnement.
A part les subventions, le Gouvernement, à travers le ministère des Sports, organise des formations des cadres techniques et des membres du Comité exécutif. A la fin de chaque saison sportive, un gala des champions est organisé pour célébrer les meilleurs sportifs dans toutes les disciplines.
En ce qui concerne particulièrement le sport lutte, le ministère des Sports est en train d’aider la Fédération dans la création des arènes de lutte.
La Fédération béninoise disposera bientôt de quelques arènes de lutte qui seront installées sur chacun des 22 nouveaux stades construits.
Le Gouvernement du Bénin a décidé d’accompagner toutes les Fédérations sportives, en particulier la lutte qui n’a pas besoin de grands moyens pour son éclosion.
Pourquoi, selon vous, le Sénégal et le Niger dominent particulièrement la lutte au niveau de la CEDEAO ?
Ces deux grandes nations de lutte dominent les autres pays de l’espace CEDEAO pour trois raisons fondamentales :
1- les Gouvernements de ces deux pays mettent suffisamment les moyens dans le cadre du développement de la pratique de cette discipline
2- les Championnats et tournois de lutte sont valorisés et organisés régulièrement dans ces deux pays ; ce qui permet à leurs athlètes d’être beaucoup plus performants
3- le suivi et la bonne préparation des athlètes.
Que savez-vous de la lutte sénégalaise et de ses lutteurs ?
La lutte est un sport traditionnel très populaire au Sénégal. En plus de la lutte africaine, le Sénégal a sa forme de lutte appelée lutte avec frappe. Aussi, il présente des lutteurs très compétitifs.
Abou NDOUR