Jamais fin de mandat du CNG et choix d’une nouvelle équipe à sa tête n’ont suscité autant de passions et de spéculations. En conviant autour d’une même table des sensibilités si différentes pour trouver un consensus, Mme le ministre des Sports, de la Culture et de la Jeunesse savait qu’elle ne pouvait s’attendre à rien d’autre qu’à ce qui s’est passé l’autre jour (jeudi 10 Octobre 2024), dans ses bureaux de la Zone B.
Alors qu’elle savait que le mandat du CNG arrivait à son terme le 30 Septembre 2024, l’Autorité avait largement le temps de faire toutes les consultations à temps et user de son pouvoir discrétionnaire pour choisir un Président du CNG. Ce poste a toujours été un poste nominatif et rien n’a changé jusqu’ici. En demandant aux Associations de lui proposer des noms, l’Autorité a procédé comme si on était en Fédération, pour une structure d’exception. Alors, logique pour logique, pourquoi on n’a pas fait la même chose pour toutes les autres régions et rester dans l’esprit de Fédération ?
Mme le ministre a mis au goût du jour, peut-être volontairement, le désamour entre acteurs de la lutte. Les Promoteurs, qui n’ont jamais vraiment été ensemble, se sont divisés en deux grandes parties. Les managers se sont divisés en deux camps. Les lutteurs, même si l’écrasante majorité semble rouler pour un camp, se sont affrontés hors des enceintes. Les VIP, qui avaient occupé la première loge au Palais de la République, quand Macky Sall recevait le monde de la lutte le lundi 8 Mai 2024, ont fait bloc derrière un candidat, même si beaucoup d’autres d’entre eux sont restés silencieux. Si certains ont choisi un candidat par conviction et avec un total désintérêt, d’autres se signalent pour dire qu’ils sont avec celui qui incarne le régime actuel. Et comme l’ami de mon ami est mon ami…
Que l’Autorité se base sur les rapports de l’équipe sortante pour lui dire son insatisfaction se comprend bien. Qu’elle lui demande des comptes et lui dise qu’elle n’a pas atteint les objectifs fixés peut se comprendre. Que l’Autorité se positionne pour confirmer le vent de changement qui souffle dans le pays depuis un certain temps s’explique aisément. Que l’Autorité dise même très clairement à cette équipe qu’elle ne veut plus d’elle et qu’elle est pour un changement d’équipe est tout aussi compréhensible.
Mais, que les acteurs de la lutte se déchirent de la sorte juste pour trouver un Président du CNG est regrettable. Que des acteurs de premier plan de l’équipe sortante lâchent l’avion en plein vol, peut-être pour un atterrissage forcé, est désagréable. L’on a même vu naitre une nouvelle association de promotrices de la lutte sans frappe. Mais depuis quand ?
Les urgences de l’heure pour l’arène sénégalaise sont ailleurs. Et ceux qui s’agitent de façon si honteuse, pour un camp ou un autre, le savent mieux que quiconque. Demain, il fera jour.
Dans notre armée, la devise est bien « on nous tue, on ne nous déshonore pas ». À méditer ! Bravo à nos chers Diambars.
Abou NDOUR










