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Macky Sall – Acteurs de la lutte : et si c’était beaucoup plus qu’une simple rencontre ?

Senegalese opposition presidential candidate and former Prime Minister Macky Sall gestures as he speaks during an interview on March 24, 2012 in Dakar, on the eve of the run-off election. Senegal was called to calm today on the eve of a run-off election in which incumbent Abdoulaye Wade, 85, is looking to extend his 12-year rule in a face-off against the full might of the country's opposition. The elections commission urged the candidates not to declare victory prematurely, while observer missions called for a clean vote in the west African country whose reputation for stability is on the line. AFP PHOTO/ SEYLLOU (Photo credit should read SEYLLOU/AFP/Getty Images)

Que Tapha Guèye rencontre Farba Ngom, à l’occasion du Oumra, et lui fasse part de l’intérêt d’une rencontre entre le Président de la République et le monde de la lutte, on applaudit des deux mains. Que Farba Ngom lui-même accepte, dans les meilleurs délais, d’aller rencontrer le CNG pour discuter et formaliser les contours d’une telle rencontre, il est dans son rôle.

Le monde de la lutte très agité

Depuis trois à quatre jours, le milieu de la lutte est très agité, les uns et les autres ne parlant que de cette rencontre du lundi 8 Mai 2023, au Palais de la République. Nombreux sont ceux qui ont pris leur téléphone pour appeler et vérifier s’ils sont parmi « les heureux élus » qui iront rencontrer le Gardien de la Constitution. Et le Président du CNG n’est certainement pas loin d’être l’homme le plus sollicité du Sénégal ces derniers jours. Cey lamb !

144 mois pour une rencontre : une si longue attente

Une rencontre entre le Président de la République et les acteurs de la discipline phare de son sport, quoi de plus normal ? Alors, pourquoi ce qui était normal devient-il un évènement historique dans le pays, au point de susciter un tel engouement ? Pourquoi Macky Sall a-t-il attendu seulement 12 ans (144 mois) après avoir été porté à la tête de la Magistrature Suprême pour penser à échanger avec le monde de la lutte ? Mieux vaut tard que jamais, diraient certainement d’aucuns. Dire que, au début de son magistère, instruction avait été donnée afin que ministres et DG de sociétés ne parrainent point les galas de lutte.

Un contexte et une coïncidence qui poussent à réfléchir

Que Son Excellence rencontre les acteurs de la lutte dans la semaine du Drapeau qui porte son nom, le CNG ne pouvait rêver mieux. Les difficultés liées au bouclage du budget d’un rendez-vous de cette dimension devraient trouver des solutions. Seulement, le contexte est marqué, politiquement, par le débat sur l’opportunité ou non d’un 3e mandat du Président. Celui-ci, qui a visiblement besoin d’un soutien le plus large possible, a même tendu la main à l’opposition et à la Société civile pour un dialogue dont beaucoup ne voient pas l’opportunité.

Aussi, cette rencontre a lieu le jour même du procès en appel Ousmane Sonko-Mame Mbaye Niang dans l’affaire Prodac. Et l’on sait que la capacité de mobilisation du monde de la lutte est sans commune mesure. D’ailleurs, on aurait demandé à certaines entités de mobiliser pour cette rencontre. Attention, attention.

Une rencontre pour le développement de la lutte, uniquement et exclusivement

Des orateurs, il y en aura naturellement. Et il est presque impossible de contrôler certains parmi eux. Qu’il y ait des dérapages ici et là ne surprendrait donc pas.

Mais, cette rencontre doit être une opportunité pour que les acteurs de la lutte égrènent, de A à Z, les problèmes auxquels fait face la discipline afin que des solutions durables soient trouvées aux maux qui gangrènent le sport le plus populaire du Sénégal. Un dialogue pour le développement exclusif et entier de notre sport national, c’est ce qui est attendu de cette rencontre qui est une première au Sénégal. Le Président a souvent reçu des entités de la lutte. Mais jamais l’ensemble des acteurs de la lutte en même temps. À vous de jouer.

Abou NDOUR

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