Qu’un lutteur fasse faux bond à un autre lors d’un face to face, par un long retard voire par une simple absence est récurrent dans l’arène. C’est ce qu’a fait Ama Baldé lors de son dernier face-à-face avec Modou Lô, qui était prévu samedi 21 Octobre 2023, au Thiossane. Les Arènes donne la parole à des acteurs afin qu’ils se prononcent sur ce phénomène et les répercussions qu’il pourrait avoir sur la bonne marche de l’arène.
Sawrou Fall, manager général Colobane Mbollo
« Les lutteurs défient le CNG qui doit prendre ses responsabilités »
« Les conséquences sont nombreuses. La dernière en date, de gros moyens étaient déployés et le rendez-vous était très attendu par tous. Cependant, nous n’apprécions pas la sortie de Luc (il s’en est pris au manager d’Ama Baldé, Abdou Bakhoum, ndlr). Nous allons lui répondre. Promoteurs et managers se connaissent très bien. Les managers ont des familles comme tout le monde. Ils méritent respect et considération. Abdou Bakhoum avait précédé son lutteur sur place parce que ce dernier lui avait dit qu’il venait. C’est normal. Les lutteurs défient le CNG qui doit prendre ses responsabilités. Le CNG n’hésite pas à sanctionner financièrement quand c’est lui qui doit encaisser. Autrement, ils ne sévissent pas. »
Boy Kaïré, ancien lutteur
« Copier sur des lutteurs comme Yékini, Tyson, Tapha Guèye ou moi-même »
« Ces lutteurs doivent copier sur Yékini, Tyson, Tapha Guèye ou moi-même qui avons toujours respecté leurs contrats. On ne scie pas branche sur laquelle on est assis. Ils doivent professionnaliser davantage la lutte, pour le futur. La lutte devait dépasser le stade où on en est aujourd’hui. Si ce n’est pas les blessures, ce sont les retards et les absences. Dans tout sport, il y a un vainqueur et un perdant. Tyson ou Yékini avaient des staffs de professionnels. Il faut dire la vérité aux jeunes. On doit respecter celui qui a décaissé des millions pour toi. Ce à quoi ils croient ne tient pas. Ils ont intérêt à changer d’état d’esprit. Contre Bombardier, j’avais des blessures incroyables. Mais j’ai quand lutté avec. »
Gora Ndoye, président des jeunes amateurs
« Qu’on applique les textes à Ama si… »
« Ce n’est pas sans conséquences, surtout pour les sponsors qui décaissent beaucoup d’argent. Je voudrais quand même savoir si ce rendez-vous était inclus dans le contrat. Il arrive que des promoteurs veuillent improviser, à quelques jours d’un combat. Il y a eu un face to face où Ama était présent mais on avait dit que Modou Lô était retenu par mesure de sécurité. Trois face-à-face entre Ama et Modou Lô ont avorté. Alors, qu’on ne s’en tienne pas seulement à ce qui s’est passé samedi. Si Ama a bien fauté, je suis pour qu’on applique les textes. Cependant, je suis pour les sanctions financières mais pas pour des sanctions administratives qui pourraient empêcher Ama d’honorer d’autres contrats. »
Abou NDOUR